S'adapter c'est Evoluer
- simon richefort
- 14 août 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 août 2024
Le propre de toute espèce est sa capacité à se reproduire.
La pression de l’environnement sur une espèce pousse les individus les mieux adaptés à se reproduire davantage, tandis que ceux qui ont plus de difficultés à vivre dans cet environnement tendent à mourir plus souvent et donc à se reproduire moins. C’est ce que l’on appelle la sélection naturelle.
D'une génération à l'autre, les mutations génétiques, qui se produisent de manière aléatoire, peuvent rendre certains individus d’une espèce encore mieux adaptés à leur environnement que d'autres. Ces individus mieux adaptés ont une meilleure chance de transmettre leur génome. Ainsi, sur une longue période, on observe des espèces de plus en plus adaptées à leur milieu. Une espèce devient, au cours de son évolution, de plus en plus adaptée à son environnement.
Par exemple, si l’on compare un poisson et un humain, il est évident que le poisson est bien mieux adapté à l’eau que l’humain. Pourtant, certains humains sont beaucoup plus à l’aise dans l’eau que d’autres, même si leur patrimoine génétique est quasi identique. Comment cela se fait-il ?
Laissons de côté tous les facteurs psychologiques (peur, angoisse, stress post-traumatique, phobie…), que nous aborderons à un autre moment. Concentrons-nous sur les performances physiques ou physiologiques d’un humain dans un milieu donné.
Il y a deux points que je voudrais développer : les effets de l'entraînement et l'épigénétique.
Quand je parle d'adaptation à un milieu, j'entends que l'individu pourrait évoluer dans ce milieu de la meilleure manière possible, du moins pour un humain, disons « comme un poisson dans l'eau ».
L'un des premiers aspects qui nous permet de mieux évoluer dans un milieu est l'entraînement. On pourrait voir l'entraînement comme quelque chose de très spécifique (ce qui est vrai si l’objectif est la performance physique), mais ici j'aimerais plutôt parler de la répétition de l'entraînement. Selon moi, plus on se confronte à un milieu, plus notre corps va s'adapter à ce milieu. Peu importe sa condition physique initiale, plus on passera de temps dans l'eau, plus on sera à l'aise dans l'eau.
Notre technique de nage ou simplement de déplacement dans l'eau s'améliorera, les muscles que l'on utilise pour nager se développeront, et notre contrôle de ces mêmes muscles augmentera. Notre capacité respiratoire s'améliorera, et même nos os et articulations s'adapteront à ce milieu aquatique. Et tout cela uniquement parce que nous aurons passé du temps dans l'eau, indépendamment du type d'entraînement, avec la seule contrainte que plus nous serons dans l'eau fréquemment (4/5/6 fois par semaine), plus ces changements auront lieu rapidement.
Si ces répétitions d'entraînement sont rares (une fois par semaine), alors ces changements seront très minimes, voire inexistants. Je pense que courir une fois par semaine ne sert à rien ; il vaut mieux, selon moi, courir 3 ou 4 fois par semaine, même pendant 15 à 20 minutes.
Et pour couronner le tout, si l'on devient mieux capable de bouger dans l'eau, il est logique que, psychologiquement, nous soyons plus rassurés d'être dans l'eau.
Concernant l'épigénétique (c’est un sujet très complexe que je ne maîtrise pas parfaitement, mais je vais essayer de vous expliquer rapidement comment cela fonctionne), c’est un domaine de la biologie qui étudie comment l'expression des gènes peut être influencée par des facteurs environnementaux sans changer la séquence ADN elle-même.
Avant d'aller plus loin, il est important de définir ce qu'est l'environnement. En médecine, c'est un terme assez large, qui regroupe tous les facteurs externes qui influencent la santé d'un individu (facteurs chimiques, biologiques, sociaux, climatiques, géographiques, comportementaux, physiques…).
Notre ADN sert de code à nos gènes ; nos cellules lisent l'ADN pour exprimer ou non certains gènes. Cependant, des mécanismes très complexes peuvent parfois inhiber la lecture de l'ADN, empêchant ainsi l'expression de certains gènes, tandis que d'autres mécanismes peuvent favoriser l'expression d'autres gènes.
En tout cas, il semble que l'expression des gènes soit finement régulée en fonction des besoins cellulaires, besoins qui sont eux-mêmes influencés par l'environnement.
Aujourd'hui, nous savons que notre mode de vie et notre environnement influencent cette expression génétique. Par exemple, une alimentation saine et équilibrée peut activer des gènes associés à une meilleure santé cardiovasculaire, tandis qu'un mode de vie sédentaire peut activer des gènes liés à des maladies chroniques. De même, l'exercice physique favorise l'expression des gènes liés au métabolisme et à l'inflammation. Nous savons aussi que ces modifications épigénétiques peuvent être transmises de génération en génération.
Je m'arrête ici, mais il existe de nombreux autres facteurs environnementaux qui influencent l'évolution des individus dans leur environnement.
Pour résumer exposez vous au maximum à l’environnement nous sommes des êtres faits pour la nature et notre intelligence réside dans notre capacité à nous adapter rapidement au milieu dans lesquels nous vivons.

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